mercredi 7 janvier 2015

Conférences : l'habitat social et ses acteurs dans la Drôme au XXe siècle

Les Archives de la Drôme proposent, en partenariat avec la SAHGD, un cycle de trois conférences sur le thème de l'habitat social. 

Le logement social devient une politique publique à partir des années 1900 avec la création des premiers organismes d’HBM qui deviendront en 1950 les HLM. La crise persistante du logement qui affecte la France et la Drôme au lendemain de la deuxième guerre mondiale suscite la création de structures d’accueil et d’associations qui agissent aussi contre le "mal logement".

Mercredi 21 janvier 2015 à 18h30 : "Les débuts des organismes d'HLM dans la Drôme: années 20 - années 60." 
par Philippe Bouchardeau, docteur en histoire, chercheur associé au CNRS

Philanthropes, hygiénistes et patrons ont favorisé à partir de 1908 la création dans la Drôme des premières sociétés des HBM (Habitations à Bon Marché). Les offices des HBM de Romans (fondé en 1920) et de Valence (créé en 1930) construisent quelques logements entre les deux guerres (cité Nadi à Romans, quartier Valensolle à Valence), tandis que l’office départemental végète avec quelques sociétés privées. A partir des années 1950 les HBM devenus HLM se développent dans la Drôme et représentent aujourd’hui 25 000 logements.  


Mercredi 25 février 2015 à 18h30 : "Il était une fois « La Manu ». Histoire d'un foyer de jeunes ouvriers 1954-2014."
Claude Didier, journaliste honoraire et Philippe Bouchardeau, docteur en histoire, chercheur associé au CNRS

Durant le terrible hiver 1954, l’Appel de l’abbé Pierre met en évidence le drame des sans-logis. A Valence, la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) a soulevé la question spécifique du logement des jeunes déplacés à laquelle l’évêque Mgr Urtasun répond par la création du foyer de jeunes ouvriers « La Manu » cette même année 1954. Soixante après sa création ce foyer a hébergé et accompagné plusieurs milliers de jeunes. Ses animateurs y ont défendu avec constance des valeurs de responsabilité et de fraternité.


Mercredi 18 mars 2015 à 18h30 : " De la lutte contre les taudis à l'insertion par le logement. Le Cald 1963-2013." 
Pierre Waechter, doctorant en histoire contemporaine, Université Pierre Mendès-France Grenoble.

Le CALD (Centre d’Amélioration du Logement de la Drôme) a été créé en 1963 à l’initiative de la Mutualité Drômoise pour mettre en œuvre « le volet logement » du rapport Laroque sur les personnes âgées. 50 ans plus tard, cette association propose un panel d’activités large : amélioration de l’habitat, adaptation au handicap, insertion sociale par le logement, développement social des territoires,… Cette évolution est le fruit d’une histoire sociale très riche. Elle illustre le rôle trop méconnu des associations en faveur du logement privé à vocation sociale.

lundi 5 janvier 2015

Revue drômoise : maladies et médecine

Davantage qu'une histoire de la médecine et de ses praticiens dans la Drôme, le dossier envisage les réactions des sociétés face aux maladies. La lèpre, maladie en régression à la fin du Moyen Âge, est contenue par l'exclusion des malades, organisée par une procédure juridico-médicale, le jugement de lèpre, dont témoigne un acte issu des archives municipales de Saint-Auban-sur-Ouvèze (Odile Petrossian). La peste, épidémie terrifiante, est combattue par des autorités municipales, par exemple à La Bégude-de-Mazenc en 1564 par la mise à l'écart des malades suspects et le contrôle des mobilités (Benoît Quesne, Gérard Hennebique). Cette réactivité n'empêche pas de lourds effets démographiques et économiques, à court et long terme comme à La Garde-Adhémar en 1580 (Françoise Hernandez). Les progrès de la médecine font émerger des praticiens de différents niveaux de notabilité: médecins savants comme Arnulphe Daumont, de Valence, collaborateur de l'Encyclopédie, et comme Toussaint Baréty, auteur d'une topographie médicale de sa ville de Die en 1788; apothicaires avec leurs pots de pharmacie emblématiques (Alain Balsan, Emmanuel Poujol, Christian Rey, Ginette Guillorit). Les épidémies ne disparaissent pas (grippe espagnole à Valence), mais les répits qu'elles offrent font émerger d'autres problèmes de santé publique, comme le soin des pauvres dont se préoccupent les notables du Bureau de charité de La Garde-Adhémar (Alain Balsan, Bernard Hernandez).

 

N° 554 -décembre 2014 - Maladies et médecine (sous la direction d'Alain Balsan et Annie Friche)

* Dossier : Avant-propos (Alain Balsan); Médecins chirurgiens et barbiers dans l’épreuve de lèpre (Odile Petrossian, p.5-12); Les pestes (Benoît Quesne, p.13-18); Alarmes de peste à la Bégude de Mazenc en 1564 (Gérard Hennebique, p.19-28); La peste de 1580 à la Garde-Adhémar (Françoise Hernandez, p.29-40); Arnulphe Daumont, médecin valentinois 1721-1800 (Alain Balsan, p.41-45); Les pots d’apothicaire (Ginette Guillorit, p.46-54); Topographie médicale de Die à la veille de la Révolution (Emmanuel Poujol et Christian Rey, p.55-60); Le soin des pauvres à la garde Adhémar à la veille de la Révolution (Bernard Hernandez, p.61-69); La grippe espagnole à Valence (Alain Balsan, p.70-76)

* Recherches : La galerie mythologique, un papier peint exceptionnel (Hélène Moulin-Stanislas, p.79-86); Valence, une ville précurseur du vélocipède (Francis Robin); L’hygiène à la belle époque
(Françoise Gardelle et Marielle Oddou, p.87-92).
* Actualités: Nécrologie, Jean Boissier; lectures, conférences, chronique des sorties.